Karine et Amélie

• Vous attendez quelqu’un Karine?
• Oui, ma tante Viviane. Ça fait des années (1) que je lui promet de l’inviter chez moi, alors là pour Pâques je lui ai dit de venir prendre le thé.
• Ah, beh dit donc, ça n’a pas l’air (2) de vous faire très plaisir. Non, mais rassurez vous, j’avais des problèmes avec ma tante Francine.
• Ah, vous me comprenez. Je me sens obligée de la voir alors que je préfère la saquer (3).
• C’est très pénible (4)! On se force parce que c’est la famille, mais on n’a rien à leur dire.
• Et puis moi, elle représente tout ce que je déteste. Elle est tout le temps fourrée (5) à l’église, elle est coincée (6), moralisatrice, elle a des enfants de partout. Et puis quand j’étais petite elle me pensait la joue comme ça. Ça me faisait le mal de chien (7). Et puis elle a toujours son chignon vieille, son collier de perles et son petit sac ridicule.

Jean-Pierre et Alain

• Salut Patrice.
• Al, le syndic (8) s’est enfin décidé d’acheter un nouveau râtelier (9)?
• Oui, c’est moi qui l’ai choisi. Allez-y, vous êtes le premier.
• Impeccable. C’est beau!
• Dites donc, bel engin!
• Cadre alu, 27 vitesses, frein hydraulique, c’est pas un vélo pour un petit joueur, fin, pas pour le petit coureur.
• Ça doit coûter cher un bestiau pareil.
• 1500€, là je me suis fait plaisir.
• Et vous allez le laisser là?
• Oui, regardez, il y a un antivol.
• Tu parles (10)! Aujourd’hui ils piquent (11) tout.
• Remarquez, vous avez pas tort. Avec la selle il y en a pour 100€.
• Et le guidon? Les pneus, ça se pique fastoche (12) aussi, hein?
• Voilà, là on est bien là.
  Ça doit être facile d’enlever le cadre. Il suffit de démonter au niveau de la roue avant.
• Ah beh vous avez raison M. Lambert. Là je me sens vraiment plus rassuré.
• Et dites donc j’ai envie de le rentrer pour la nuit. J’ai peur qu’on me le choure. Ça coûte plus de 150€. Vous voulez pas enlever votre roue?
• Voilà, c’est bon!
• Merci, parce que vraiment ça m’aurait fait de la peine (13).

Les colocs

• Alors, vas-y, ouvre!
• J’ai mon année!
• Que c’est mignon. Ah mais non, non, continuez. Vous inquiétez pas, je sais garder un secret. De toute façon (14) je m’en doutais.
• Doutais de quoi?
• Que vous deux vous êtes en couple. Les colocs, bonjour la couverture!
• N’importe quoi, on est des potes, c’est tout.
• On est des potes, c’est tout!
• Bah quoi?
• Non, j’ai pensé qu’on était un peu plus que ça. C’est pas grave. Je croyais que j’étais ton soutien indéfectible et que tu étais prêt a me confier ta vie. Mais bon, tout ça c’est que des mots.
• Ça y est, Monsieur monte sur ses grands chevaux. En toute façon en période d’exams on ne peut rien lui dire.
• Excuse moi d’avoir des émotions. Tout ce que je demande moi c’est un peu de délicatesse.
• Et c’est quoi ton plateau télé de ce soir. Je le ferai tout seul, parce que j’aime pas quand tu es comme ça, d’accord?
• Hein, t’as eu ton année, mon pote! T’as cartonné (15)! T’as eu ton année mon pote, mon petit poulet!

Chloé et Karine

• La nuit fut courte.
• Oui, malheureusement.
• Ah et visiblement ça s’est mal passé.
• Ça vous êtes déjà arrivé vous, de coucher avec un mec et se demander pourquoi vous l’aviez fait?
• Oui, je me souviens d’un qui gardait ses chaussettes pendant nos ébats.
• Très romantique.
• Et il m’a chanté “Que je t’aime” au moment de conclure. Impossible de m’en dépêtrer (16).
• Moi, je sais pas ce qui m’a pris hier soir, en plus il me plaisait pas vraiment, mais bon l’alcool aidant, de temps et temps ça fait pas de mal.
• Vous vous êtes protégée au moins?
• Oui, oui, je lui ai donné un faux numéro.

Amélie, Alain et Jean-Pierre

Alexandre: Bonjour les voisins du troisième. Bonne journée.
Alain: Oh, quel gentil garçon! C’est vrai qu’il a de la patate, j’aime bien, moi.
Alain: C’est vrai que pour un jeune étape très supportable.
Jean-Pierre: Toujours du bon humeur et poli avec ça.
Alain: Il faudrait juste qu’il apprenne à pas paumer (17) ses clefs tout le temps.
Amélie: Alexandre et ses clefs tout un poème. Mais le nombre de fois que je l’ai trouvé dans le hall désemparé (18) au moment ou je rentrais. Alors comme j’ai pas le cœur à le laisser hein, souvent il vient manger à la maison, et surtout le lundi, je ne sais pas pourquoi.
Jean-Pierre: Ah, peut-être bien parce que le mardi c’est à moi qu’il fait ce coup là.
Alain: Ah beh chez nous c’est le mercredi et puis le jeudi aussi.
Amélie: Mais comment ça? C’est pas possible!
Alain: Non, mais je parle pas pour vous, je veux dire nous aussi on s’est fait avoir. C’est pas grave.
Amélie: Mais comment ça, c’est pas grave? Votre femme cuisine comme une enclume et c’est chez vous qu’il vient dîner deux fois par semaine? Comment vous expliquez ça vous?

Chloé, Amélie et Aymeric.

• Chloé, le jeune homme qui est venu vous rendre visite, votre conquête de hier soir, il est marié.
• Hmm.
• Alors oui, je l’ai vu. Il était dans le hall, il était en train d’enlever son alliance.
• Ah oui?
• Enfin Chloé, c’est pas bien de fréquenter un homme qui a une femme, des enfants. Ça ne se fait pas. Moi par exemple, jamais je ne ferai la chose avec un homme marié.
• Ah ça, je le confirme!